Déclaration à l’occasion de la Journée internationale de la femme, par Women’s Peace Network – 8 mars 2025

En cette Journée internationale de la femme, nous, Women’s Peace Network, réaffirmons notre solidarité avec nos consœurs du Myanmar et du monde entier, et appelons à un soutien global de notre mouvement mondial.

Les coupes budgétaires soudaines au Myanmar ont dévasté la vie des femmes, y compris des réfugiées, comme l’a rapporté Reuters à propos de la mort évitable de Pe Kha Lau.

Au Myanmar, les femmes continuent d’être la cible d’atrocités d’une ampleur sans précédent. Quatre ans après la tentative de coup d’État de 2021, l’armée birmane a arrêté et détenu arbitrairement plus de 5 900 femmes dans des conditions sordides, où la torture et la violence sexuelle sont monnaie courante. L’armée a également intensifié ses frappes aériennes et ses attaques au sol dans les zones civiles, blessant de manière disproportionnée les femmes et tuant 1 400 d’entre elles. Des rapports font également état de violences commises à l’encontre des femmes par des acteurs autres que l’armée birmane.

Tous ces crimes – qui s’ajoutent au recrutement illégal et forcé de l’armée – ont depuis déplacé deforce des millions de femmes de leur foyer au Myanmar. Aucune de ces femmes ne bénéficie d’un accès approprié à la protection ou aux moyens de subsistance, notamment à la nourriture, à l’eau potable, au logement, à l’emploi et à l’éducation. Au Bangladesh, un nombre croissant de réfugiées rohingyas n’ont d’autre choix que de s’en remettre à la traite des êtres humains et aux traversées mortelles en bateau pour survivre.

La communauté internationale doit donc prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger activement toutes les femmes qui vivent au Myanmar. Nous avons besoin de la volonté politique du monde pour mettre fin à la détérioration des droits de l’homme et à la crise humanitaire dans ce pays, notamment en mettant fin au cycle d’impunité qui dure depuis des décennies.

Les organes des Nations unies, les gouvernements et les acteurs humanitaires internationaux doivent garantir un financement adéquat et souple aux groupes locaux dirigés par des femmes et aux femmes défenseurs des droits de l’homme, afin qu’ils puissent poursuivre leur travail essentiel de documentation sur les droits de l’homme, d’aide et de protection. Au Myanmar, les femmes de la société civile restent les pionnières des efforts de consolidation de la paix, de justice transitionnelle, de réconciliation ethnique et de justice centrée sur les victimes et les survivants.

Women’s Peace Network (Réseau des femmes pour la paix)

L’original anglais de cette déclaration a d’abord été publié par Women’s Peace Network. Cette traduction française, par Pierre Rousset, a été publiée pour la première fois sur le site web de Europe Solidaire Sans Frontières.

Vues : 2