La nouvelle brochure “Sudfa Media” 2025 sort aujourd’hui ! On y parle de solidarité internationale, de pillage des ressources naturelles, des luttes féministes, de patrimoine mémoriel, mais aussi de nourriture, de rap et de foot… Voici l’éditorial et comment se la procurer.

Depuis trois ans maintenant, “Sudfa Media” ce n’est pas qu’un blog Médiapart et un site internet, mais aussi une brochure imprimée, éditée une fois par an. Nous en sommes au quatrième numéro pour ce début d’année 2025, qui est consacré à la guerre mais aussi aux résistances locales et internationales contre la guerre.
La brochure comprend des contenus variés pour toucher tous les publics :
- Des explications pédagogiques pour comprendre la guerre au Soudan et les enjeux internationaux
- Des articles sur les résistances soudanaises sur le terrain et en exil
- Des cartes
- Des frises chronologiques
- Des portraits d’initiatives de solidarité
- Des traductions de textes et de chansons…
Elle est disponible à prix libre. Pour l’obtenir, il faut faire un don en ligne à notre association en cliquant sur ce lien. Nous vous l’enverrons ensuite par mail au format pdf !
Nous la proposons sur différents événements de solidarité avec le Soudan que nous organisons ou bien où nous sommes invités. Mais nous avons également besoin de votre aide pour la diffuser : si vous connaissez une librairie, un infokiosque, un bar-restaurant, un lieu associatif où vous pourriez proposer la brochure, ou si vous voulez la diffuser lors d’un événement de soutien au Soudan ou d’un évènement internationaliste, contactez-nous par mail à : [email protected].

Pour vous donner un petit aperçu du contenu, voici l’éditorial :
“Chèr·es lecteur·ices de Sudfa,
Alors que la guerre au Soudan entre dans sa deuxième année, le pays traverse une période marquée par des bouleversements majeurs ainsi que des désastres humains et matériels sans précédent. On dit souvent que c’est une “guerre oubliée”, oubliée des médias, des gouvernements, de la communauté internationale. Et si cette guerre était ignorée intentionnellement, car elle sert de nombreux intérêts géopolitiques et économiques ? Si ce choix de l’oubli s’inscrivait aussi dans l’histoire coloniale globale ?
Ce conflit est une lutte pour le pouvoir entre deux hommes, le général Al-Burhan à la tête de l’armée et “Hemedti” à la tête des Forces de Soutien Rapides (RSF). Mais cette guerre est aussi un moyen pour différentes puissances étrangères de contrôler les ressources et d’installer leur domination dans ce pays stratégique (voir pages 2-3). Le Soudan est ainsi transformé en un théâtre d’affrontements géopolitiques où s’opposent différents intérêts impérialistes, provoquant plus d’une centaine de milliers de morts et des millions de déplacé·es. La guerre a un impact particulier sur les femmes, qui dénoncent le fait que leurs corps sont instrumentalisés comme des armes de guerre (p. 4). En détruisant le patrimoine culturel, les milices s’attaquent à la mémoire du pays (p. 5), ainsi qu’aux organisations sociales et aux liens relationnels.
Les affrontements entre l’armée soudanaise et les RSF, une milice autrefois alliée à l’armée, ont pour objectif de mettre un terme à la révolution démocratique qui avait mis fin au régime dictatorial d’Omar El-Béshir en 2018. Le pays voit sa population privée des droits les plus fondamentaux, tandis que les rêves des révolutionnaires s’effacent dans un sentiment général d’impuissance et de désespoir. La société civile soudanaise, auparavant unie dans la révolution, se retrouve divisée en plusieurs camps (p. 6-7).
Pourtant l’esprit de la révolution reste vivant au Soudan. On le retrouve à travers des initiatives locales, comme les “salles d’intervention d’urgence” et les cantines solidaires, qui s’auto-organisent pour atténuer les effets de la crise et prendre en charge les besoins essentiels (p. 8-9), ou dans des textes comme la “Charte révolutionnaire pour l’arrêt de la guerre” publiée par les comités de résistance (p. 10) ou encore à travers l’art en exil, notamment les chansons et le rap (p. 11). Ces initiatives témoignent que, même au milieu des ruines, la résistance continue de germer.
Les Soudanais·es de la diaspora continuent leur lutte par-delà les frontières pour soutenir les victimes de la guerre et pour construire une démocratie participative enracinée dans les réalités locales. Ils et elles rappellent que la situation au Soudan n’est pas isolée de celles en Palestine, au Liban, en Ukraine, en Syrie, en RDC et au Yémen, où les guerres impérialistes détruisent les communautés.
Ce quatrième numéro de la brochure de “Sudfa Media” vous propose ainsi de repenser la guerre au Soudan dans un contexte international. Les multiples interventions étrangères au Soudan nous invitent, nous aussi, à repenser la résistance dans une perspective transnationale. Et si, face au silence de ce qu’on appelle la “communauté internationale” (composée des États), les militant·es pour la justice et la paix formaient leur propre communauté internationale ? Une communauté de partage des savoirs politiques et pratiques, une communauté d’action, de solidarité et d’espoir (p. 12)…
Bonne lecture !”

Cet article a été publié pour la première fois sur le site web de Sudfa Media.